samedi 31 mars 2012

Bidouiller ou réparer son vélo

Un nouvel atelier associatif de réparation de vélos vient d’ouvrir ses portes rue du Havre, au Nord du centre ville dijonnais. Les trois fondateurs de La rustine, des as de la bricole et du recyclage, veulent mettre l’accent sur le bénévolat et le partage de connaissances.
Qui ne connaît pas La Bécane à Jules, atelier associatif au Sud de Dijon ? Son succès témoigne d’une chose : le vélo est loin d’être délaissé par les citadins, qui apprécient apprendre à réparer eux-mêmes leur bécane. Philippe, Sylvain et Stéphane ont alors décidé de créer un nouvel atelier indépendant. « Une étude montre que 80% des adhérents des ateliers de réparation de vélos habitent à 1km de celui-ci. C’est pourquoi nous avons choisi de créer notre atelier dans un autre quartier, au nord de Dijon», expliquent-ils. Tous les trois ont fondé leur association en novembre 2011, pour trouver ensuite le local d’un ancien tonnelier au mois de janvier dernier. L’atelier de réparation a ouvert le 18 février. En un mois, les choses sont allées vite : ce lieu accueillant, spacieux et lumineux, est déjà bien aménagé et fourni. Vingt cinq vélos sont déjà à vendre, et l’association compte une quarantaine d’adhérents.










Apprendre à bidouiller
La récup’ et le recyclage, tels sont les particularités de La rustine. « Plus que la promotion du vélo en elle-même, nous voulons mettre l’accent sur la réparation et le recyclage ». Cela se voit immédiatement lorsqu’on entre dans l’atelier, avec beaucoup de « fait maison» : des pieds à vélos réalisés avec des pieds de chaises de bureau trouvés dans la rue, un biporteur composé d’une moitié de vélo et un caddie de supermarché… Philippe, Sylvain et Stéphane ne manquent pas d’imagination et de créativité. Et dans l’avenir, pourquoi ne pas créer des tandems, des carrioles… ou encore des sculptures artistiques réalisées à partir de récup de vélos ou autre. «On a pas de formation particulière, on a appris sur le tas. Mais cela a un avantage, car il nous est plus facile de transmettre notre savoir de manière simple à ceux qui le souhaitent ». En venant à l’atelier, on peut aussi bien réparer ou aménager son vélo à sa manière, en remettre un en état pour le récupérer plus tard… ou tout simplement acheter un vélo déjà retapé par un bénévole. Les prix sont très avantageux, dans une fourchette qui va de 30 à 65 euros grand maximum.



L’associatif au cœur du projet
Pour que tout cela fonctionne, l’association compte donc sur les dons mais aussi la bonne volonté de chacun. Pour l’instant, il n’y a aucun salarié : « On veut mettre l’accent sur le coté associatif et ne pas avoir de contraintes financières. On a déjà le loyer de l’atelier à payer et on n’a pas de subventions pour le moment. Il pourrait y avoir un ou deux salariés dans le futur, mais dans ce cas on fera étroitement collaborer les bénévoles et les salariés ». La transmission des techniques se fera à la demande, plus que par des cours officiels. Les trois fondateurs pensent tout de même à des cours avec des groupes d’enfants ou des MJC. «D’autres associations comme EVAD donnent déjà des cours, ils ont un salarié pour ça. On ne veut pas marcher sur les autres, mais ça dépendra aussi de la demande ». En attendant, les trois bénévoles ne manquent pas de motivation pour faire vivre l’association. Quand ils ne font pas les permanences de l’atelier qui est ouvert quatre jours par semaine, ils doivent démonter les vélos, commander des pièces… mais aussi régler tout ce qui concerne l’administratif. Philippe, Sylvain et Stéphane se complètent, avec des domaines de compétences variées allant de la mécanique à la communication. Alors tous à vos vélos mais aussi à vos bouches et oreilles pour parler de La rustine !

Texte : Claire Bourdon, étudiante en Master Euromédias

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